mardi 12 juin 2012

"les verts, ils n'existent pas"

On entend et lit beaucoup cette phrase qui dit qu'EELV n'aura de député que grâce au PS (EELV arrive en tête dans 11 circos).
Souvent d'ailleurs de la part des électeurs du FN, qui n'en auront peut-être aucun "alors qu'ils font 14% des voix quand les verts en font 2,5", criant au déni de démocratie.
De la part d'un parti qui, notamment, arrange ses résultats en interne (cf le congrès de Lyon), qui distribue clandestinement des tracts calomnieux, qui parachute par monts et par vaux les membres de la famille Le Pen sur les circos les plus jouables, ça fait quand même un peu sourire.
Mais c'est aussi malheureusement le discours de nombreux autres français, toujours prompts à dénigrer un parti, et surtout une population dont les exigences morales et environnementales vont bien souvent à l'encontre du petit confort franchouillard de la sociale-démocratie consumériste qui nous abrite.

C'est aussi, et surtout, un procès à sens unique.
Car qui aujourd'hui peut prétendre à avoir plus d'une demi poignée de députés en dehors d'accord avec le PS (pour la gauche) où l'UMP (pour la droite) et échapper à la bipolarisation délibérément mise en place par ces deux partis?
Personne.
On peut penser que les Verts ont au moins trois candidats, Noël Mamère (déjà réélu), Anne Poursinoff et François de Rugy, pouvant prétendre à espérer se faire (ré)élire sans l'aide de personne ni de triangulaire.
On verra dès dimanche si le FN est capable d'en faire élire autant, surtout en duel.
On verra si ce sera également le cas pour le Modem, dont le leader ne peux qu'espérer une réélection au gré d'une triangulaire avec le PS et l'UMP.
Quand aux autres, le Nouveau Centre, les Radicaux de gauche et de droite, les Démocrates Libéraux, les CAP 21 et autres "composantes" des deux holdings gouvernementales, j'attends avec impatience qu'on me cite une circo où l'un de ceux là se fait élire en ayant un UMP où un PS en face.
On a d'ailleurs vu ce qui est arrivé à ceux qui sont restés fidèles à Bayrou.
Il en va de même pour le Front de Gauche, qui permet au PCF de se refaire une (relative) santé mais sans avoir de quoi se prendre pour de nouveaux conquérants: le FG n'arrive en tête que dans 8 circos dans lesquelles il aura à affronter le PS pour 6 d'entre elles, l'UMP pour une autre et enfin EELV pour la dernière (la 11eme de Seine-Saint-Denis).

Je terminerais juste par trois petits points:
1. Il est curieux de constater qu'aucun dissident socialiste ne se soit présenté sur les circos réservées aux écologistes sans espoirs de les gagner (car trop à droite), mais dans pratiquement toutes celles gagnables.
2. Si les "dissidences" ont coûtés les deux tiers des circos réservées aux écolos, certaines ont coûté le second tour à la gauche (comme dans la 3eme de Vendée), d'autres auront résisté à ces DVG qui risquent donc d'être d'autant plus perdants qu'ils risquent fort de ne pas être réintégrés du coup.
3. Beaucoup d'élections vont se jouer sur le fil, du fait de la vaguellette rose.
Il n'est pas dit que le PS n'ai pas droit à un retour de bâton de la part des électeurs écolos, qui auront peut-être envie d'aller à la recherche d'épreintes plutôt que de se rendre aux urnes.
Je vais déjà regarder avec intérêt le résultat des dissidents qui ont éliminés des verts.

Et sans doute aussi revoter vert au second tour, chez moi dans la première de Valence, plutôt que de soutenir un PS affairiste, carriériste, dévoré d'ambition et mangeur de terres nourricières, qui de surcroît rejette en bloc toutes nos considérations sous prétexte que si on vote pas pour lui on va faire élire un affreux UMP.
Nous prendre pour des pigeons, c'est sans doute en effet le meilleur moyen de fédérer contre son adversaire et d'empêcher son élection...


A chacun ses responsabilités.

[Texte de Mk]











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