L'aventure c'est l'aventure

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Textes croisés de notre court séjour en Italie: Partie de Margoton

Celle de Mk est ici

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Tout a commencé samedi. Parce que nous partions le lendemain en Italie, Mk, la Grenouille et moi, et qu'il nous fallait donc préparer les bagages.

J'avais fait une liste la veille, assez exhaustive, Mk n'ayant pas eu grand chose à ajouter.
Samedi, Grenouillette, qui s'ennuyait en l'absence de ses aînés (tous avec leurs grands-parents respectifs) ne voulait pas me lâcher; entre deux jeux, j'arrivais à rassembler quelques objets et la liste était de plus en plus biffée, bon gré mal gré.
Là où on a compliqué les choses, c'est qu'en plus, je tenais à nettoyer la maison pour la copine qui devait dormir ici, et faire des biscuits parce que nous avions plein d'oeufs à écouler. Mk, lui, cherchait le réchaud et la bonbonne de gaz. Il en a profité pour ranger la cave, espérant trouver la bombonne de gaz, mais ce fut peine perdue.
A 18h, il s'est mis à faire le tour des magasins pour dégotter une petite bonbonne de gaz.
Entretemps, on a eu la visite d'un ami à qui Mk devait montrer son nouveau système d'arrosage, système qu'il a montré plus tard dans la soirée à notre amie qui devait rester dans la maison, comme ça ils pouvaient se relayer dans le potager, et puis on a une autre copine qui est passée pour l'apéro, elle n'est pas restée à manger mais l'autre oui, qui est partie à minuit passées, et les bagages n'étaient pas finis.
On a eu une conversation sur l'aventure, elle part régulièrement en Afrique dans des conditions invraisemblables et je sais que j'en serais incapable. Une semaine de camping en Italie, c'est déjà une aventure pour moi... je n'imaginais pas à quel point! Encore un peu, je dirais qu'elle nous a portés la poisse!

Dimanche matin, on a réussi à partir, avec un peu plus de 2h de retard sur le planning prévu, comme d'habitude quoi, je me demande même pourquoi on s'échine à s'imposer des horaires.

Au bout de 10 minutes, je réalise qu'on a oublié les biscuits (vous savez, ceux que j'ai confectionnés avec amour au lieu de m'occuper efficacement des bagages) et la carte grise... on hésite mais on ne fait pas demi-tour.

Le trajet est merveilleux, la montagne magnifique, Grenouille sourit en regardant autour d'elle, nous pique-niquons tardivement vers Bourg-Saint-Maurice, observons la faune et la flore, continuons le voyage, arrivons en fin d'après-midi au camping, joliment situé au fond de la vallée d'Aoste, au pied d'un torrent.

Nous montons la tente, payons une glace au bar du camping à la Grenouille, achetons une carte du coin pour connaître les randonnées à faire. Mk en repère d'ores et déjà deux.
Bon, il commence à faire frisquet non? Allez, un pull, on se fait des spaghettis, il fait froid non? Bon, c'est la montagne en même temps, on s'attendait à quoi franchement?
On finit par aller se coucher, Grenouille sur son petit matelas avec sa petite couverture, elle n'est notoirement pas frileuse...
Sauf que dans la nuit, l'instinct nous fait nous réveiller... elle s'est découverte, a roulé vers les pieds de son matelas, je l'attrape et réalise qu'elle est glacée, gelée, frigorifiée, qu'en prime elle a fait pipi ce qui n'arrange pas les choses... A tâtons, on la déshabille rapidement, on la rhabille avec ce qu'on trouve sur le dessus du sac et on l'installe entre nous pour la réchauffer, en essayant de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer si on ne s'était pas réveillés...
Nous-mêmes avons très froid, nous dormons mal et pour ma part je suis soulagée de voir le matin se pointer...
Mais il fait toujours très froid. 6°C. On n'est vraiment pas équipés pour faire du camping à 1800 mètres d'altitude! En plus, j'ai oublié de prendre des pantalons pour Grenouille - j'y avais songé mais chez nous à Valence il faisait 30°C, ça m'est sorti de la tête assez rapidement...
Bref, on décide d'aller acheter une couverture et des collants pour Grenouille...
On petit-déjeune en claquant des dents, on se prépare, on s'installe dans la voiture...

... qui refuse de démarrer....

Le gérant du camping aide Mk à redémarrer la batterie mais sans succès. Il nous parle d'un campeur qui rentrera dans l'après-midi et qui a un booster. On attend, on visite un peu les parages immédiats du camping mais la configuration est telle qu'on ne peut faire grand chose sans voiture... On fait passer le temps, on fait la lessive, on paie une glace à Grenouille... Le campeur arrive avec son booster, hélas, la voiture fait un caprice et refuse toujours de démarrer.
On appelle donc notre assurance, qui nous promet de nous envoyer un mécanicien... Traumatisés par la nuit précédente, nous envisageons, si le mécanicien parvient à guérir notre voiture ou si l'assurance nous fournit un véhicule, de rentrer le soir-même - avec beaucoup de regrets mais la nuit avait été trop pénible... sauf que c'est un dépanneur qui arrive, emmenant la voiture sans autre forme de procès. Nous voilà perdus dans un camping, au fond d'une vallée, sans un sou en poche et sans possibilité d'en retirer, avec la perspective angoissante de la prochaine nuit digne du pôle Nord à laquelle il nous faudra survivre... Il est 18h et je commence déjà à avoir froid... Quant à Grenouille, elle réclame à retourner à la maison...

Je me dis que décidément, l'aventure, ce n'est pas pour moi! Mais on n'est pas du genre à se lamenter pendant des heures et nous commençons les préparatifs pour passer une nuit un peu moins pire.
Nous disposons des couches de serviettes de toilette sur le matelas, nous nous glissons dans des pulls et pantalons, et amusons Grenouille en lui enfilant les chaussettes de papa.

Nous avons moins froid mais je passe malgré tout une nuit pénible, Grenouille réclamant plusieurs fois la tétée alors que j'ai 3 épaisseurs de vêtements à soulever et que j'ai peu de place pour bouger.
Mais arrive mardi matin. La montagne est belle, vraiment, et les oiseaux font une jolie musique.

Nous finissons par avoir des nouvelles de notre voiture: batterie morte. A changer. Pour une somme équivalente à notre budget vacances.
Un taxi vient nous chercher, nous descendons sur Aoste, et admirons le spectacle offert par la descente dans la vallée...
Nous récupérons la voiture, et partons faire une balade à pieds dans Aoste. J'apprécie beaucoup la visite et regrette de ne pas pouvoir rester davantage! Nous dégustons une glace et écrivons des cartes postales aux 3 grands. Et nous prenons la décision d'apprendre l'italien, langue dont nous apprécions la sonorité, la musicalité... Et puis, ça sera utile pour notre prochain séjour - comme quoi on n'est pas rancuniers!

Nous retournons au camping et levons d'autant plus rapidement le camp qu'il se met à pleuvoir lourdement! Nous défaisons la tente sous l'averse - ah, l'aventure... - , songeant que décidément, tout s'est ligué contre nous! "On" veut ne pas nous faire regretter notre départ précoce...

Nous nous dirigeons vers Turin, décidés à achever notre mini-séjour sur une bonne note: pas question de quitter l'Italie sans avoir mangé une pizza!
Nous déambulons dans le centre, regrettant une fois de plus de ne pouvoir rester davantage... Il se fait tard, nous nous attablons à la terrasse d'une pizzeria, nous mettons le nez dans le menu... ne comprenons rien bien sûr... Je joue la sécurité et prends une 4 fromages... Mk ose une pizza pleine d'ingrédients, "y'en aura forcément que j'aimerai."
Les pizzas étaient délicieuses, mais la mienne un peu lourde comme toutes les 4 fromages... Celle de Mk était à tomber par terre!
Même quand il s'agit de pizzas, on a l'esprit aventurier ou on ne l'a pas...