Textes croisés de notre court séjour en Italie: Partie de Mk
Celle de Margoton est ici
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Porte à porte, l'année écoulée fut
très très dense, dans le négatif comme dans le positif.
Malgré des finances peu amènes, il
était donc trop tentant de profiter de la « grande
semaine sans enfants », événement aussi rare qu'un tour de
France sans dopage, pour tenter de décompresser en changeant d'air
(hormis la grenouille, tous sont en séjour chez leurs grand-mères
respectives) .
Allez hop !
On achète une tente (la T4 de
Quetchua), on rameute le matos engrangé au fil du temps et éparpillé
de la cave au garage, je fais une MAJ matérielle (la date limite du
tuyau du camping gaz étant en 1996, no comment), et je grapille
l'info sur le net (mode cyber routard : forum, google earth et
viamichelin ON) histoire de pas partir à l'aveuglette.
Au départ, l'envie était de faire un
périple à travers l'Italie du nord, du Val d'Aoste jusqu'au bord de
l'Adriatique, côte slovène. Mais le projet, sous la poussée
conjointe des maigres finances et des craintes nourries quand au
confort de la grenouille qui aurait sans doute mal vécu des heures
de routes successives, nous a amené à opter pour le camping
stagnant : on se pose dans un coin façon camp de base, balades,
repos, petites virées alentours et basta.
Les visites se succédant à la maison
samedi soir, on a pas été fin prêts pour partir au petit matin le
dimanche, tant pis, on finit de boucler les bagages et on prend la
route à l'heure de la messe du foot (10h : téléfoot sur TF1,
rite devenu aussi désuet et abandonné de la plupart de ses fidèles
que le vrai).
Direction le Val d'Aoste, et plus
particulièrement la vallée de Valsavarenche (prononcez
valsavarènké) pour un camping au pied du Gran Paradiso, dans le
parc national du même nom.
Bon, y a quand même 5 heures de
routes, un pique-nique est prévu pour le repas du midi à la
frontière italienne, au dessus de Bourg-Saint-Maurice, station de
ski et de villégiatures estivales respirant le pognon et
dégoulinante de superficialité.
Mais au dessus, au col du petit Saint
Bernard, le paysage est somptueux et on a pu s'installer à une table
de pique-nique au bord d'un petit lac florissant, un véritable
plaisir.
Le passage en Italie a aussi été une
révélation, un truc dont j'avais oublié l'importance : les
italiens respectent leur patrimoine.
C'est sans appel, la France est un pays
de porcs qui sous couvert de « progrès », d'aménagement
du territoire et de création de richesse massacre ses paysages, tue
sa terre et assassine son histoire.
Quel plaisir de découvrir, virage
après virage, pont après pont, cette superbe vallée d'Aoste
parsemée de villages plus beaux les uns que les autres !
Ici, pas de maison en kit pour
apprentis parvenus pétant au dessus de leurs culs, pas de ferme
intensive affichant son dédain de la terre et du paysage par ses
empilements de parpaings nus et de tôles, pas de panneaux
publicitaires tous les 20m pour nous faire croire que le bonheur est
devant la caissière, pas de murets en pierre d'usine ou de
lampadaires kitsch pour se donner des airs, pas de massifs
artificiels dopés d'eau et de chimie jetant des regards méprisants
sur ce qui est naturel.
Rien que du vrai, ou presque.
Le seul véritable fléau ce sont les
motards qui visiblement affectionnent ces lacets et la résonance des
vallées encaissées. Bruyants.
Pour le reste, on se régale au fil des
kilomètres jusqu'au camping.
Déballage, montage de tente, RAS, on
s'installe et on découvre le site, notamment un spectaculaire
torrent dévalant le Gran Paradiso pour atterrir au camping et se
jeter dans le Savara.
C'est vraiment un régal de se
retrouver là, en cellule familiale restreinte.
On savoure.
On va moins savourer le soir...
Le soleil disparaît, de suite la
fraîcheur fait son apparition, on sort nos petites laines. Las.
Après la fraîcheur vient le froid, on est passé de 27° en journée
à... 6° pendant la nuit !
Et pas de grosses laines. On
s'attendait pas à de tels écarts de températures, pourtant j'avais
pris soin de suivre la météo sur le net. Sauf que la météo de
Valsarenche reprend en fait par défaut celle d'Aoste, ce que j'avais
pas vu.
Or Aoste est située à un peu moins de
600m d'altitude, quand le camping est lui à plus de 1800m.
Ouch.
Choc climatique.
La première nuit fut rude, glaciale,
pas des plus agréable, surtout quand on se réveille en pleine nuit
et qu'on constate que notre grenouille est glacée. On s'est vite
tassé tout les trois, avec elle au milieu.
La seconde nuit se passera mieux, ayant
tous bien pris soin de suivre la mode vestimentaire des esquimaux au
lit: habillés et couverts jusqu'aux oreilles !
Mais il n'y en aura pas d'autre, de
nuit glaciale, la mécanique automobile n'ayant visiblement pas
apprécié non plus ce virulent coup de froid. Batterie HS,
assistance, remorquage, un bras, récupération du véhicule, et donc
ajournement du séjour.
Les finances étaient pas au beau fixe,
ce coup de grâce a achevé notre périple italien.
Mais bon, pour pas partir sur une
déception – relative, car de toutes façons nous ne serions pas
restés tant on avait froid la nuit – et en plus de se jurer de
revenir afin de faire les somptueuses randonnées promises (et
aperçues) de ce magnifique endroit, nous avons décidé de faire le
retour en faisant un assez large crochet par Turin, après avoir
visité les très beaux vestiges de la ville d'Aoste.
Encore une fois, on s'émerveille de
cette vallée d'Aoste, cette fois plus particulièrement sur ses
châteaux magnifiques qui dominent le moindre coude de la Dorea
Baltea, rivière née sur le Mont Blanc et qui traverse la vallée
pour ce jeter dans Pô. Ils sont coude à coude, on les imagine se
rassurant les uns les autres en s'apercevant derrière leurs
créneaux, une proximité qui devait sans doute aussi à une volonté
stratégique de communication.
Quoiqu'il en soit, ils rendent le
parcours vraiment plaisant et nous finissons par sortir de la vallée,
débouchant sur un Piémont tout aussi plat que le Val est accidenté.
Et c'est en fin de journée que nous
arrivons à Turin, pile pour l'heure du repas et ça tombe bien, on
tenait à manger une pizza avant de quitter l'Italie quand même !
Et en effet on a pu se régaler d'une
pizza qui valait véritablement le détour, mon choix se portant sur
une « pizzas-surprise » puisqu'on ne parvenait pas à
traduire les différents ingrédients. Mais ça m'a semblé très
intéressant de déguster des mots avant d'apprendre à les manier
(on a décidé de se (re)mettre à l'italien).
Le tout accompagné d'un calice de vin,
l'équivalent du ¼ de rouge en France en quantité, mais, surprise
encore, qui à l'inverse de celui-ci a une fonction autre que de
dissoudre les aliments, celle de flatter le palais !
Mais la plus belle surprise est venue
de la ville elle-même.
Je m'attendais à une ville
industrieuse, grise, sans véritablement d'âme, engoncée dans ses
usines Fiat et leur constellation de sous-traitants étalés à perte
de vue au milieu de tristes quartiers ouvriers désoeuvrés.
Et nous découvrons une ville, une fois
de plus, au patrimoine magnifiquement préservé.
Une cité majestueuse sur ses grandes
places, intimiste sur ses petites nichées, au jugé, au bout de rues
parfois larges et pavoisées de drapeaux, parfois étroites et
pavoisées de linges, souvent sinueuses, toujours accueillantes et
invitant à flâner entre ses murs affichant fièrement leur
enracinement, mais sans pavoiser.
Une ville respirant une richesse sobre
et l'amour de son histoire, accrochée à ses vieilles pierres et sa
culture comme les italiens à leurs surprenants triporteurs à
moteur.
Et c'est à regret que, très
tardivement, nous avons quitté la douceur de la nuit turinoise pour
reprendre la route du retour.
On reviendra !
[Mk]
Ah mais si vous avez une tente c'set super cool, nous aussi! :D Une à Pierrelatte et une d'ici qu'on compte bien ramener. Si cette salade ne vous a pas définitivement vaccinés contre le camping, on pourra vous proposer des sorties camping au retour, les mômes adorent! Moi je me gèle systématiquement les fesses, alors je compatis à vos deux nuits de crotte :/
RépondreSupprimerVolontiers pour le camping communautaire!
RépondreSupprimerJuste faudra viser des zones où il fait pas froid la nuit, ou s'équiper correctemet
;)
mais vous rentrez quand au juste, septembre 2013, c'est ça?